« Libérer l’emploi »
C’est toujours au nom de l’emploi que la bourgeoisie cherche à faire passer les pires mesures. Le Medef propose donc d’introduire dans le contrat de travail une liste de « motifs incontestables de rupture », comme l’évolution du marché ou la baisse du chiffre d’affaires, que l’employeur pourrait invoquer pour justifier le licenciement. Le salarié n’aurait donc pas la possibilité d’aller aux prud’hommes pour le contester.
Hollande veut remettre en cause le CDI en développant le « contrat de chantier ». Ce rêve du patronat, existant dans le bâtiment, permet de mettre fin au contrat de travail automatiquement à la fin d’un chantier ou d’une mission. Il voudrait l’étendre à l’informatique, aux services aux entreprises, au numérique…
Le gouvernement nous sert toujours le même mensonge : pour avoir moins de chômage, il faudrait développer les licenciements… Pourtant avec plus de 5 millions de chômeurs, il serait plus que temps de prendre la seule mesure efficace : le partage du travail, la réduction du temps de travail sans perte de salaire et avec les embauches correspondantes.
Le changement de cap, à nous de l'imposer !
Depuis 3 ans, le gouvernement donne des gages au patronat et détricote nos droits sociaux. Si ce gouvernement et sa politique ne sont pas mis en échec par notre résistance, le pire est à craindre.
Heureusement, des résistances existent : depuis quatre semaines, les salariés de Sanofi près d'Elbeuf (76) sont en grève pour des augmentations de salaires et l'embauche des précaires… alors que le nouveau patron a obtenu 4 millions d’euros en cadeau de bienvenue !
Les personnels de Radio France sont en grève depuis trois semaines contre un plan de liquidation du service public qui combine 300 suppressions d’emplois, externalisations et augmentation des plages de publicité.
PSA Sevelnord, hospitaliers, enseignant-e-s du 93, salarié-e-s de Carrefour Market… la colère des salarié-e-s s’exprime, dispersée mais bien présente, dans des centaines d’entreprises, du privé comme du public, avec des revendications souvent similaires pour l’emploi et l’augmentation des salaires, contre l’augmentation des cadences de travail… alors que des bénéfices records sont annoncés dans les grands groupes.
Manif 9 avril Gap 10h30 Prefecture
Pour gagner il faudra plus qu'une journée de grève
Les patrons et le gouvernement rechignent à lâcher quelques miettes dans la crainte de donner des idées aux autres salariés. Les grèves sont donc pour l’instant souvent locales et extrêmement dures : deux mois et demi de grève ont été nécessaires pour les secrétaires de l'Université Paris 8 pour gagner 70 euros d'augmentation !
Mais la grève, avec ce qu’elle marque de détermination et de force collective face au patron, est l’arme la plus efficace pour celles et ceux qui n’ont que leur force de travail pour vivre.
C’est pourquoi, la réussite de la grève du 9 avril doit servir de point d’appui pour un mouvement large d’affrontement, une grève prolongée, reconductible, contre le gouvernement et le Medef.