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17/05/2011

Ecologie : NON à ITER !!!

ITER: expérience scientifique et choix politique

1164290091.jpgLe droit à l’expérimentation scientifique, c’est l’argument ultime. Utilisé pour justifier la culture des OGM, les essais nucléaires, les nanotechnologies.

Mais il faut répondre au cas par cas: une expérience dans quel but et à quel prix?

Une expérience scientifique comme ITER relève d’un choix politique. A la différence d’une vérité scientifique, elle devrait faire l’objet d’une décision démocratique.

 

La fusion nucléaire: un problème de physique et non une source d’énergie


ITER: expérience scientifique et choix politique

1164290091.jpgLe droit à l’expérimentation scientifique, c’est l’argument ultime. Utilisé pour justifier la culture des OGM, les essais nucléaires, les nanotechnologies.

Mais il faut répondre au cas par cas: une expérience dans quel but et à quel prix?

Une expérience scientifique comme ITER relève d’un choix politique. A la différence d’une vérité scientifique, elle devrait faire l’objet d’une décision démocratique.

 

La fusion nucléaire: un problème de physique et non une source d’énergie

La fusion nucléaire est utilisée dans les bombes thermonucléaires. Mais contrôler le processus pour fournir de l’électricité c’est une autre affaire. Les nombreuses expériences menées depuis les années cinquante n’ont pas permis de résoudre le problème.

D’où l’idée de construire un laboratoire de dimension industrielle pour une expérience grandiose. Recréer l’énergie du soleil pendant 400 secondes ! Une expérience risquée. Une technologie réservée aux grandes puissances et qui intéresse les militaires.

C’est le projet ITER.

Coût provisoire: 15 milliards d’euros. En constante augmentation au détriment des autres budgets de recherche.

 

Les réticences de la communauté scientifique

La communauté scientifique est très divisée.

Beaucoup parmi les meilleurs spécialistes, comme les prix Nobel Charpak, de Genne et le japonais Koshiba, estiment que rien ne permet de passer du stade du laboratoire à un niveau pré-industriel.

De Gennes résume ainsi la situation « Un réacteur de fusion, c’est à la fois Superphénix et La Hague au même endroit »

 

De drôles de parrains

Ce projet qui devait sceller la détente entre URSS et USA, a été discuté dans le cadre du G8, pour être finalement adopté en 2006 par les chefs d’états des grandes puissances du moment. C’est dire si les marchandages économiques et les tractations politiques ont pris le pas sur les enjeux scientifiques.

Le gouvernement français n’hésite pas à doubler sa participation financière pour obtenir l’implantation d’ITER à Cadarache. Dans l’âpreté de la négociation, on oublie quelques détails: Cadarache est un site déjà dangereusement nucléarisé, installé sur une faille sismique, situé en aval de plusieurs grands barrages et difficilement accessible.

Quant à consulter la population locale, personne n’en a cure.

 

Attention Tritium !

Pour tenir la population dans l’ignorance des risques qu’on lui fait courir, le nucléaire se développe sous le règne du mensonge. ITER n’échappe pas à la règle.

Ici le principal danger c’est le Tritium. Un gaz très volatile hautement toxique et mortel à partir de 1mg. Jusqu’ici la production de ce gaz était réservée aux bombes H, en quantité infime.

ITER en contiendra 2kg qu’il faudra produire, transporter et stocker sur place, ce qui va poser des problèmes de sécurité inédits et facilitera la recherche et la production de nouvelles armes de destruction massives.

 

Les otages d’ITER

Ce sont d’abord les travailleurs du site de Cadarache. Au cas où les choses tourneraient mal, ils seraient les premières victimes.

Les travailleurs d’ITER Organization, qui sont victimes d’une expérience sociale. Leur entreprise de statut international échappe au droit du travail français, sans respecter pour autant les règles de l’OIT. Bref une zone franche.

Une zone franche qui pèse sur les 6000 salariés du site déjà frappés par la sous-traitance et la précarité, mais qui essaime aussi à l’extérieur. Un lycée «international» réservé aux enfants de l’élite, a été créé dans la ville voisine de Manosque. Il échappe aux règles du service public, bien qu’il soit financé par les fonds publics et construit aux frais du Conseil Régional.

Quant à la population locale qui souffre de la spéculation immobilière dopée par le projet, elle voit son environnement saccagé. Lignes à haute tension, doublement autoroutier, destruction de vignobles, d’une forêt domaniale, arasement de collines entières... et pour finir 35 000 tonnes de déchets radioactifs, sans oublier les risques.

 

Un projet irrationnel

Bien sûr, il y a ceux qui s’en mettent plein les poches, les rois du bétons, les actionnaires de grandes entreprises qui trouvent là un moyen de transformer des crédits publics en profit privé, les militaires toujours à l’affût, sans oublier les carriéristes et les élus ravis...

Mais cela ne suffit pas à expliquer que tant d’argent public soit englouti dans ce projet au détriment d’autres domaines de la recherche.

Car ITER n’aboutira pas!

L’expérience ne permettra pas de résoudre la principale difficulté, celle de l’enceinte de confinement qui ne résistera pas plus de quelques minutes au bombardement neutronique.

Recréer le soleil en boîte alors qu’on ne sait pas construire la boîte!

 

et dépassé

La crise énergétique, la crise climatique sont déjà là. Il nous faut trouver des solutions aujourd’hui, alors qu’ITER prétend préparer l’énergie du siècle prochain.

Si nous n’avons pas réorganisé avant notre mode de production, pour nous passer du nucléaire et des combustibles fossiles, il n’y aura plus de société humaine capable d’utiliser la fusion nucléaire.

Et si nous avons résolu le problème, il n’y aura personne d’assez fou pour réveiller les démons du nucléaire.

 

Sortir du productivisme, sortir du capitalisme

ITER entretient le rêve d’une croissance économique illimitée reposant sur une croissance illimitée de la production d’énergie.

Le pic pétrolier et l’épuisement des réserves d’uranium annoncent la fin de cette illusion.

Il faut préparer d’urgence l’avènement d’un mode de production économe en énergie comme en matières premières. Ce qui implique de sortir du capitalisme.

Les thuriféraires de la fusion nous promettent une énergie infinie à bas prix, mais si nous ne faisons pas dés maintenant le choix de la sobriété énergétique et des énergies renouvelables, le rêve se transformera en cauchemar.

Le choix d’ITER est un choix idéologique, un choix de société que nous combattons.

Plutôt que de chercher à mettre le soleil en boîte, utilisons le soleil réellement existant.

 

Jean-Louis Marchetti & Christine Saint-Martin

23:53 Publié dans ecologie | Lien permanent | Commentaires (0)

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