Kiichi Takahashi se rend en France pour participer les 21 et 22 mai prochains aux mobilisations du Havre contre la réunion du G8/G20. Invités par Sud PTT/Solidaires et Attac France, il restera ensuite quelques jours à Paris. Une réunion publique est prévue avec lui le :
mercredi 25 mai de 19 à 22h
salle Louise Michel
Bourse du travail
3 rue du Château d’Eau
Paris (métro République)
Cette réunion est organisée à l’initiative de Sud PTT/Solidaires, Attac France et Europe solidaire sans frontières (ESSF).
Takahashi Kiichi vit dans la région de Sendai, directement frappée par le grand tremblement de terre et le tsunami dévastateur du 11 mars 2011.
Militant antinucléaire (une centrale est implantée à Onagawa Miyagi, non loin de son lieu de résidence), il est membre d’Attac Japon (il a participé au Forum social mondial de Porto Alegre en 2005).
Takahashi Kiichi est aussi un syndicaliste actif de Dentsuroso [1] dans le secteur des télécoms, en lien en France avec Sud PTT. Cette fédération appartient à la coordination syndicale Zenrokyo (NTUC [2]). C’est à la régionale Nord-Est du NTUC que les fonds de solidarité collectés par ESSF sont envoyés.
Voici quelques extraits du message que la régionale Nord-Est de Zenrokyo a publié à l’occasion des mobilisations du Premier Mai [3]
« Nous voulons adresser à tous les travailleurs, dans les mobilisations du Premier Mai, notre message de solidarité de la région nord-est du Japon.
Le 11 mars dernier, le grand tremblement de terre et le tsunami ont frappé la côte pacifique de la région nord-est, détruisant un vaste territoire [...] Les dégâts sont considérables dans la centrale nucléaire de Fukushima 1. [...]
La vérité est que des recherches avaient été menées et avaient mis en garde contre les dangers liés à un grand tremblement de terre et un tsunami ; en particulier, les risques inhérents à la centrale de Fukushima 1 avaient été pointés du doigt par de nombreuses personnes. Nous ne devons pas permettre aux politiciens, aux milieux d’Affaires et aux faiseurs d’opinions d’échapper à leurs responsabilités sous le fallacieux prétexte que cette catastrophe « était au-delà de ce qui pouvait être prévu ». [...]. En solidarité avec les peuples dans le monde entier, engageons-nous pour changer la société en une nouvelle, sans centrales nucléaires.
Dénonçons les manœuvres politiquement motivées qui veulent tirer avantage du processus de « réhabilitation ». Nous devons contrer les propositions qui visent à « saisir cette chance » pour transformer l’agriculture de la région nord-est en conformité avec le cadre du Partenariat trans-Pacifique (TPP [4]) piloté par les Etats-Unis [...].
Déployons des activités diverses pour protéger les conditions de vie et l’emploi des travailleurs menacés de licenciements massifs par des fermetures rampantes d’entreprises, des banqueroutes dans les zones dévastées et un arbitraire croissant des licenciements à l’échelle nationale sous prétexte de catastrophe.
Pour terminer, nous voudrions exprimer notre gratitude la plus chaleureuse pour les nombreux encouragements et soutiens venus du Japon et du monde entier.
Nous savons que nous aurons encore besoin de beaucoup de temps et d’efforts, à partir de maintenant, mais la population des zones dévastées s’est levée au milieu des ruines et à commencé à reconstruire ses conditions de vie, son travail, ses industries et ses communautés. Nous, de la régionale nord-est de Zenrokyo, partageons avec les victimes résidentes ce sens de désespoir et d’espoir, et nous irons de l’avant.
Avec nos vœux les plus sincères pour les mobilisations du Premier Mai et pour l’unité des travailleurs du monde entier. »
Depuis le Premier Mai, la volonté du patronat nippon de ne rien lâcher s’est confirmée. Il refuse même que Tepco (l’opérateur de la centrale de Fukushima 1) soit obligé d’indemniser les victimes de la catastrophe nucléaire : si indemnité il y a, elle doit être payée, dit le Medef local, soit par le gouvernement soit par une hausse du prix de l’électricité – par le biais de l’impôt ou des factures d’énergie, la population victime de la folie des nucléocrates doit s’indemniser elle-même. Les profits, la rente des actionnaires et le patrimoine des grands possédants ne doivent pas être touchés. Les coupables doivent être exonérés de toute responsabilité. Belle logique capitaliste !
De même, la crise sert à justifier de nouvelles attaques contre les droits sociaux.
Face à la montée des protestations sociales, du sentiment antinucléaire et à la colère des victimes, le gouvernement est amené à prendre quelques mesures d’apaisement, comme la fermeture temporaire de réacteurs de la centrale d’Hamaoka ou l’ouverture d’une « réflexion » sur la politique énergétique. Mais les possédants sont en ordre de bataille pour s’assurer que rien d’important ne soit cédé.
Et pendant ce temps, la crise nucléaire à Fukushima 1 se poursuit. Elle s’aggrave même.
La population sinistrée du Nord-Est japonais et les mouvements sociaux ont toujours besoin de notre solidarité active. La venue de Kiichi Takahashi est l’occasion de l’exprimer.
Nos camarades japonais ont aussi besoin de dosimètres pour mesurer en toute indépendance la radioactivité dans toutes les zones touchées par la catastrophe nucléaire. Or, il est impossible d’en trouver actuellement au Japon. Il faut leur en procurer.
Les mouvements comme la régionale nord-est de Zenrokyo ont aussi besoin d’aide financière pour faire face à l’immensité des tâches auxquelles ils sont confrontés. La campagne engagée à cet effet par Europe solidaire se poursuit (voir ci-dessous).
Pierre Rousset, Danielle Sabai (ESSF)
Solidarité financière
Vous pouvez envoyer des dons via Europe solidaire sans frontières (ESSF) :
Chèques
chèques en euros seulement à l’ordre d’ESSF à être envoyés à :
ESSF
2, rue Richard-Lenoir
93100 Montreuil
France
Banque :
Crédit lyonnais
Agence de la Croix-de-Chavaux (00525)
10 boulevard Chanzy
93100 Montreuil
France
ESSF, compte n° 445757C
Coordonnées bancaires internationales :
IBAN : FR85 3000 2005 2500 0044 5757 C12
BIC / SWIFT : CRLYFRPP
Compte au nom de : ESSF
En France, ces dons donnent droit à des déductions d’impôt. Il nous faut votre adresse pour vous envoyer un reçu fiscal (en général indiquée sur les chèques).
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