09/07/2025
Formons une ligne Rouge pour GAZA
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Migrations : les frontières tuent !
Migrations : les frontières tuent !
Le 2 septembre 2015 s’affichait en une de toute la presse mondiale le corps sans vie du petit Aylan Kurdi, migrant syrien de trois ans, à plat ventre sur une plage turque.
Dix ans plus tard, force est de constater que la puissance intacte de l’image est inversement proportionnelle à celle des actes qu’elle appelait. Le nombre de migrant.es qui perdent la vie en tentant de traverser la Manche et la Méditerranée reste très important. Largement sous-estimés et présentés comme tels, faute d’informations suffisantes, les chiffres de l’ONU font même de l’année 2024 la plus meurtrière sur les routes de la migration sur l’ensemble du globe.
Des méthodes dangereuses et inacceptables
Voilà quelques jours, une autre image s’est imposée en miroir de celle du cadavre du petit Aylan : celle d’un gendarme français crevant une embarcation gonflable avec un couteau pour l’empêcher de quitter la plage afin de rejoindre le Royaume-Uni.
Bruno Retailleau assume une nouvelle doctrine plus offensive visant à empêcher les départs dès le rivage, s’appuyant cyniquement sur le fait avéré qu’une grande partie des décès ont lieu pendant la phase d’embarquement. De piètre qualité, surchargées et prises d’assaut dans la panique, les embarcations sombrent avant même d’avoir débuté la traversée. Les migrant.es meurent noyé.es ou étouffé.es.
Outre que cette nouvelle doctrine pourrait elle-même provoquer des décès lors du moment critique de l’embarquement, elle s’inscrit dans une logique de l'arraisonnement, que le ministère de l’Intérieur voudrait développer en pleine mer, alors même qu’il s’agit d’une pratique aussi inutile que complexe… et dangereuse. Au départ, en chemin ou à l’arrivée, par le laisser faire ou de manière active : quelle que soit la manière de les fermer, les frontières tuent !
Répression contre la solidarité
Quant à celles et ceux qui luttent contre les frontières, ils sont criminalisé.es comme complices des passeurs et ennemis de l’État. A cet égard, une récente enquête du Monde révèle une nouvelle étape dans la fuite en avant sécuritaire de l’agence Frontex. Cette dernière a profité des « débriefs » menés avec les migrant.es pris.es en charge pour collecter des informations et monter des milliers de dossiers sur les militant.es leur venant en aide. Truffés d’erreurs et parfois même bidonnés dans la grande tradition policière, ces dossiers ont été transmis en toute illégalité aux polices européennes.
Liberté de circulation et d’installation !
Les années et décennies à venir verront exploser les mouvements migratoires sous l’effet combiné et croissant des désordres géopolitiques et climatiques. Le capitalisme nous pousse à l’abîme et seule une révolution éco-socialiste permettra de supprimer les causes de l’essentiel de ces déplacements tragiques, tout en créant un monde débarrassé des frontières comme outil de domination. Cruel et criminel, un monde injuste pousse au départ tout en l’empêchant. Un monde juste donne quant à lui le choix de rester ou partir mais aussi de revenir.
Solidarité avec les migrant.es !
Mardi 8 juillet 2025
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