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13/02/2009

Qui sème la misère, récolte la colère!

Guadeloupe : « Que les ouvriers de France reprennent notre combat »

Crédit Photo: 

Le mouvement de grève générale en Guadeloupe et Martinique est massif. Alex Lollia est dirigeant de la Centrale des travailleurs unis (CTU), le troisième syndicat de Guadeloupe.

Comment a été ressenti le départ brutal du secrétaire d’État chargé de l’Outre-Mer, Yves Jégo, en pleines négociations ?

Alex Lollia – C’est une nouvelle entourloupette de l’État français, qui a réitéré ce que nous avait déjà fait le préfet. Le peuple de Guadeloupe a été indigné, il a ressenti une très forte émotion et une marque suprême de mépris. Nous avons ressenti, selon la formule d’Aimé Césaire, « l’omni-niant crachat, le ravalement à la bête ». Ceci dit, nous aurions tort de nous arrêter à l’indignation et à l’émotion. La réflexion est déterminante pour éclairer notre mobilisation. Je soupçonne que l’État français s’est retiré de la négociation pour provoquer une confrontation directe entre les masses populaires et un Medef qui refuse de mettre un seul centime sur la table. La réaction a été très vive, lundi 9 février, dans les deux capitales de l’île, Pointe-à-Pitre et Basse-Terre. Il y a eu 120 000 personnes dans la rue sur une population de 410 000 habitants.guad.jpg
Quelle est la détermination à ne pas céder sur la 133e revendication exigeant une augmentation de 200 euros net, pour les salaires percevant jusquà 1,6 fois le Smic ?

A. Lollia – La détermination est plus forte que jamais, car ce qui cristallise le mouvement, c’est précisément la lutte pour le pouvoir d’achat. Pour ce qui nous concerne, en tant que CTU, mais c’est aussi valable pour les autres organisations syndicales, il est hors de question de lâcher la mobilisation pour quelques miettes.
Où en est le mouvement de grèves ?

A. Lollia – Les grèves se poursuivent et ne faiblissent pas. Néanmoins, les forces de répression tentent de faire ouvrir les stations service et protègent les grands centres commerciaux qui appartiennent au grand capitalisme international. Pour l’instant, tout est fermé et seuls les services prioritaires, comme la santé et les pompiers, sont alimentés.
L’unité entre les organisations tient-elle ?

A. Lollia –

L’unité est plus que jamais à l’ordre du jour car, sans elle, nous ne gagnerons pas. Nous préparons une journée d’action commune sur les trois colonies françaises de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Guyane. Nous comprenons bien que le gouvernement craint que les mots d’ordre de la Guadeloupe et de la Martinique soient repris par les camarades ouvriers de France, et que celle-ci soit, elle aussi, paralysée, ce qui aurait des répercussions dans toute l’Europe. Nous tenons bon dans l’attente que les ouvriers de France reprennent notre combat contre le capitalisme et le colonialisme.

 

Comuniqué unitaire de soutien - France

Depuis plus de trois semaines, les travailleurs de Guadeloupe sont en grève générale unitaire et illimitée. Depuis, la grève générale s’étend à la Martinique, à la Guyane et à la Réunion. Ils se battent contre la vie chère, les bas salaires, les licenciements et le chômage, pour leur dignité.

Leur combat est le nôtre, il est exemplaire.
Après le succès des grandes mobilisations du 29 janvier et avant celle du 19 mars, nous devons apporter toute notre solidarité aux Guadeloupéens, Martiniquais ; Guyanais et Réunionnais qui proclament avec la même force que ce n'est pas au peuple de payer la crise !
Le combat des salariés de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane et de la Réunion est le nôtre.

Tous ensemble, Solidarité !

Toutes et tous Lundi 16 février dans la rue à 18h Place de Clichy

Appel signé par : Alternative Démocratie Socialisme (ADS), Alter-Ekolo, Alternative Libertaire (AL), Association des Communistes Unitaires, Coordination Nationale des Collectifs Unitaires pour une alternative au libéralisme (CNCU), La Fédération, Les Alternatifs, Lutte Ouvrière (LO), Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Parti communiste des ouvriers de France (PCOF), Parti de Gauche (PG)

26/05/2008

Pour un grand mouvement de grève interprofessionnel !


962145485.2.gifVie chère, retraites et salaires en baisse:
Cela ne peut plus durer !

La révolte des marins-pêcheurs contre le prix du gaz-oil et la destruction de leur métier trouve un écho sympathique dans la population. Elle pourrait se propager à d’autres secteurs (agriculteurs) ou à d’autres pays. Elle est bien comprise par tous ceux qui subissent tous les jours des prix en hausse, alors que les salaires stagnent en dessous de l’inflation. 
Le lien est tout tracé avec les mobilisations du 22 mai dernier contre la dégradation des retraites ou les grèves pour les salaires. De même, lycéens et professeurs dénoncent dans la rue des atteintes à l’emploi et à la qualité du service public.
Le malaise social est donc général.
Face à cela, le gouvernement Sarkozy-Fillon n’est pas si sourd qu’on pourrait le croire. Il entend parfaitement les exigences populaires mais,  ayant perdu toute crédibilité pour faire illusion, il choisit l’affrontement, des provocations supplémentaires (droit de grève menacé) ou des surenchères anti-sociales permanentes. Après le fiasco des heures supplémentaires et du « travailler plus », l’hyper-président invente maintenant une nouvelle supercherie : des primes d’intéressement aux bénéfices. Mais des salaires, il n’en parle jamais!

La vie chère, c’est insupportable pour tous

Les marins-pêcheurs ont distribué gratuitement du poisson aux populations et dénoncé les écarts de prix scandaleux entre le produit de leur pêche et les prix de vente, 5 à 6 fois plus élevés dans les supermarchés. Mais c’est la même situation  pour toutes les denrées alimentaires.
Le monde de la finance, qui perd des sommes astronomiques dans les scandales immobiliers (crise des « subprime »), se rabat comme un vautour sur la spéculation dans les matières premières, les céréales, le lait, les besoins vitaux des peuples. La hausse des prix est donc mondiale.
Mais les salaires sont loin de suivre une inflation qui court vers les 4 ou 5% en Europe.

La sécurité sociale est attaquée, les  retraites en chute libre

Pour les retraites, le gouvernement Sarkozy-Fillon fait semblant de consulter les syndicats, mais tout est décidé d’avance. Avant 1993, il fallait cotiser 37,5 années pour avoir droit à une retraite à taux plein. Aujourd’hui, c’est 40 ans et demain 41 ans. Le patronat veut un départ à 63 ans. Le gouvernement  exige que les salariés âgés (seniors) travaillent le plus longtemps possible, alors que le travail est devenu dégradant pour la santé. Les réformes de Balladur (1993), Fillon (2003 et 2008), font chuter les pensions de moins 30% par les mesures successives. Ils veulent nous obliger à contracter des plans d’épargne privés. Les retraités vont redevenir des pauvres. Ceux qui ont du fric rejoindront les rentiers.
Pour toute la population, et d’abord pour les malades, le paiement des nombreuses franchises médicales (médicaments, hospitalisation, consultations), sont une punition inacceptable. C’est la sécurité sociale et la solidarité qu’ils veulent détruire !

Un grand mouvement de grève interprofessionnelle est nécessaire !

Beaucoup de grèves sont décidées, mais pas le même jour. Il y a eu le 15 mai dans la fonction publique. Il y a eu le 22 mai pour les retraites. Des centaines de milliers de salariés ont répondu. Mais cela ne suffit pas.
Il faut préparer une grève généralisée par un appel syndical unitaire. En 1968, tout le pays s’est arrêté et des acquis sociaux ont été gagnés. Aujourd’hui, face à Sarkozy, qui veut tout liquider, il y a besoin de riposter tous ensemble en mettant toutes les revendications en avant : hausse générale des salaires (300 euros), le SMIC à 1500 euros, blocage des prix, reconquête de la sécurité sociale, annulation de tous les reculs subis sur les retraites et la santé, défense des services publics.

Version imprimable : Pour_Un_Grand_Mouvement_De_Grève.rtf