En milieu de matinée, un incident s’est produit à l’usine Mélox, sur le site nucléaire de Marcoule à 10 km de Bagnols-sur-Cèze, au cours d’une opération de manutention, dans l’atelier où sont assemblés les tubes de crayons dans lesquels le combustible mox est conditionné.
Les sept opérateurs qui travaillaient sur ce lieu au moment des faits ont été immédiatement pris en charge par le service de radioprotection du site avant d’être transférés au service médicale pour des contrôles radiologiques. Ils se trouvent toujours sous surveillance, à cette heure de la journée
L’usine MELOX, située sur le site de Marcoule dans le Gard, fabrique des assemblages de combustibles MOX (mélange d’oxyde d’uranium et de plutonium) destinés aux réacteurs électronucléaires à eau légère en France et au Japon sur le site de Fukushima.
Déjà en 2009 : le non-respect de la sûreté à Melox, l’ASN classe l’incident au niveau 2 de l’échelle INES alors que Areva l'avait minoré
Dans un communiqué de presse (19 Mars 2009), l'Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) vient de constater le non-respect d’une exigence de sûreté-criticité lors de la réception d’un échantillon de matière fissile à l’installation Melox d’Areva NC (Marcoule)
L'ASN a décidé de classer au niveau 2 de l'échelle INES l'incident survenu le 3 mars 2009 sur l'installation nucléaire MELOX d’AREVA NC à Marcoule (Gard) alors que l'exploitant Areva l'a classé en moindre incident.
Le 3 mars 2009, à l’occasion d’une opération exceptionnelle de réception d’échantillons à base d’oxyde de plutonium et d’uranium en provenance d’une entité extérieure à l’installation, l’introduction d’une masse de matière fissile dans un poste de travail a conduit au dépassement de la limite de sûreté-criticité (1) applicable. Ce dépassement est dû à l’application d’une procédure inadéquate et non formalisée. Il n’est pas dû à une erreur humaine.
De plus, le logiciel de comptabilité des matières fissiles, qui permet la vérification du respect des limites autorisées lors de chaque entrée-sortie de matière, n’a pas généré d’alarme, car il ne prenait pas en compte ces opérations exceptionnelles. Ce sont les contrôles manuels, réalisés par les opérateurs lors de la prise de poste du lendemain matin 4 mars, qui ont révélé cette situation anormale et conduit l'exploitant à engager des actions correctives.
La limite définie dans le référentiel de sûreté de l’installation n’a été dépassée que de 1 %. Ce type de limite, qui fait l’objet de prescriptions de l’ASN, est établi à la conception de l’installation afin de conserver pendant l’exploitation une marge de sûreté-criticité très importante (à aucun moment, la masse présente ne doit excéder la moitié de la masse critique).
Le non-respect de plusieurs exigences de sûreté de l’installation, considéré comme un facteur aggravant, a conduit l’ASN à classer cet événement du niveau 1 (proposé par Areva) au niveau 2 de l’échelle INES, qui en compte 7.
la lettre de l'ASN du 19 mars 2009 suite à l'inspection chez Melox/Areva
A nouveau en février 2010 : Nouvel incident niveau 1 à l'usine Melox de Marcoule
Selon le groupe Areva, un technicien a été contaminé dans la soirée du 9 février 2010, lors d'une opération de maintenance dans son usine Melox à Marcoule (Gard).
Le technicien prestataire a été victime d'une forte compression de l'avant-bras lors d'une intervention de maintenance sur un équipement installé dans une boîte à gants (enceinte étanche, utilisée pour la manipulation de matériaux radioactifs. La boîte à gants permet d’isoler et de protéger en principe l’opérateur des éléments radioactifs.
"Le technicien a été immédiatement pris en charge par les équipes de sécurité et de radioprotection du site ; il a été transféré au service médical de Marcoule, avant d'être évacué vers un centre médical spécialisé, afin de pratiquer des soins et analyses complémentaires" précise le spécialiste du nucléaire dans un communiqué.
L'Autorité de sûreté nucléaire et l'Inspection du travail ont été informées de l'accident dès le lendemain matin. Sur la base de l'ensemble de ces éléments, MELOX a proposé à l’Autorité de sûreté nucléaire de classer cet événement au niveau 1 (sur sept) de l'échelle INES (Echelle Internationale des Evénements Nucléaires et radiologiques graduée de 0 à 7).
Déjà en 2004 : un incident de contamination à l'usine Melox (COGEMA à Marcoule 30), minoré par Areva, reclassé par l'Autorité de sûreté nucléaire au niveau 2 de l'échelle INES
Dans un communiqué de presse (08 Mars 2005) l'Autorité de sûreté nucléaire a reclassé au niveau 2 de l'échelle INES l'incident survenu le 26 juillet 2004 à l'usine Melox exploitée à Marcoule par COGEMA.
Ce jour là, un technicien a été contaminé par des substances radioactives lors d'une opération réalisée sous boîte à gants. Alors qu'il cherchait à débloquer un dispositif mécanique, celui-ci a soudainement chuté sur sa main. La plaie provoquée a fait l'objet d'une décontamination et d'une légère intervention chirurgicale. Les examens radiographiques pratiqués n'ont décelé aucune fracture.
Cet incident a été provisoirement classé au niveau 0 de l'échelle INES le 27 juillet 2004 dans l'attente du bilan d'examens médicaux approfondis.
Les derniers résultats indiquant que la limite réglementaire de dose aux extrémités a été dépassée, l'Autorité de sûreté nucléaire a reclassé cet incident au niveau 2 de l'échelle INES.
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