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22/05/2009

Travailleurs sans papiers arrêtés : communiqué de l'UD CGT 05

 

200805011ermaiparis.jpgIls bossent ici, ils vivent ici, ils restent ici

A Briançon, 2 ouvriers carreleurs de nationalité albanaise, un commerçant et son frère, à Saint-Chaffrey, un ouvrier de nationalité roumaine sur un chantier de construction ont été contrôlés par des effectifs de la Direction Départementale de la Police aux Frontières et fait l’objet d’arrêtés de reconduite à la frontière.
Pour la CGT, les travailleurs sans papiers sont des salariés à part entière. Depuis des décennies, ils occupent des emplois dans les 150 métiers dits « en tension » : restauration, BTP, nettoyage, jardinage, aide à la personne………..
Ils travaillent ici en étant sous-payés, ce sont les délocalisés des branches non dé localisables, alors qu’ils ont des feuilles de paye, déclarent leurs revenus aux Impôts et versent leurs cotisations aux caisses d’assurance maladie, retraite, ASSEDIC…..
Travailler dur pour nourrir sa famille, y compris quand elle est restée au pays, ce n’est pas un crime.
Les « sans papiers » doivent être régularisés et ne peuvent continuer à être, au quotidien, les victimes des rafles et des discriminations, à être entassés par milliers dans les centres indignes de rétention, subir la violence et l’humiliation des expulsions.
La CGT rappelle que, dans le cadre de ce que les services de l’état appellent : le plan national de lutte contre le travail illégal 2008-2009 , vaste plan de lutte contre toutes les formes de fraudes et de pratiques abusives », figurent d’autres objectifs que «  le respect des conditions d’accès des ressortissants étrangers à notre marché du travail »:
- Le contrôle efficace des conditions de recours aux statuts particuliers de stagiaires et d’intermittents du spectacle,
- Le travail non déclaré, dit « travail au noir » ,
- La lutte contre les fraudes transnationales.
A partir de ces objectifs affichés,  il y a du « pain sur la planche » pour les services de l ‘état, que ce soit pour le contrôle des entreprises en matière de respect du droit du travail, en matière de règles de sécurité, d’horaires de travail, de salaires,  la lutte contre le travail au noir, etc…..
Mais la CGT ne s’est jamais fait d’illusions et sait très bien que ce plan gouvernemental cache en fait la volonté d’avoir les mains libres pour traquer les salariés migrants après les avoir ehontément exploités.. Quant à la responsabilité des entreprises, elle n’est, elle, jamais posé par les pouvoirs publics………….
Dans cette lutte pour l’égalité des droits , les « sans papiers »ont besoin de la solidarité et du soutien des citoyens et des salariés de notre département et de ce pays.
Gap, le 19/05/09

27/03/2009

Lettre à la Préfecture

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Madame, Monsieur,

En tant que citoyen français, ressortissant d'un pays qui se proclame être la patrie des Droits de l'Homme, je tiens à exprimer mon indignation face à l'intolérable harcèlement administratif et policier dont est victime M. Mohammed El Haouhay.
L'indifférence crasse, l'inhumanité patente, l'extrémisme bureaucratique et le zèle malveillant dont vos services ont jusqu'ici fait preuve dans le traitement de son dossier font froid dans le dos.
Jusqu'où irez-vous dans l'application tâtillonne et aveugle de lois scélérates? Quelle limite vous fixez-vous à ce qui est humainement admissible? Ne vous souvenez-vous donc pas qu'aux heures les plus sombres de notre histoire des fonctionnaires de l'Etat Français ont participé activement au pire crime de tous les temps, et ce car leurs supérieurs leur en avaient tout simplement donné l'ordre? Dans toutes les préfectures, en zone occupée aussi bien qu'en zone dite "libre", on a dressé des fichiers sur des bases ethniques, fichiers à partir desquels des fonctionnaires de police ont ensuite opéré des rafles qui ont conduit aux déportations dont l'aboutissement funeste est hélas connu de tous. Ce crime ultime est évidemment d'une magnitude autre que celle de l'exécution actuelle des lois relatives aux étrangers sans-papiers, et il ne s'agit pas ici de les comparer en tant que tels, mais comment ne pouvez-vous pas voir qu'il existe un indéniable lien entre l'attitude de vos collègues des années quarante et la vôtre? En effet la loi leur disait "interpelez et déportez ces individus" et ils l'ont fait. La loi d'aujourd'hui vous le dit aussi et vous le faîtes aussi... Vos carrières sont-elles donc plus importantes que le respect de la dignité humaine?
Je vous en conjure, ouvrez les yeux avant qu'il ne soit trop tard! et tâchez de laisser M. El Haouhay vivre sa vie tranquillement, tout comme vous le souhaiteriez pour vous-mêmes et pour vos proches.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l'expression de mes sentiments d'humanité bienveillants à votre égard, sentiments qui je l'espère seront réciproques et universels.

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