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30/04/2011

Lorsque la milice se déploie ...

Les chiens, les fourgons de CRS, l’ignominie ont pris place hier à Marseille, Porte d’Aix. Environ 200 migrants tunisiens, arrivés récemment en France ont été raflé par la milice de Sarkozy vers 22h.


 

Les chiens, les fourgons de CRS, l’ignominie ont pris place hier à Marseille, Porte d’Aix. Environ 200 migrants tunisiens, arrivés récemment en France ont été raflé par la milice de Sarkozy vers 22h.

Les militants de la LDH étaient présents toute la soirée - une fois de plus - pour tenter de trouver une solution d’urgence face à la situation sanitaire désastreuse des 200 tunisiens qui, après la révolution dans leur pays, ont enfin trouvé une ouverture pour immigrer clandestinement en France, dans l’espoir de jours meilleurs. Alors que Sarkozy souhaite introduire une clause de suspension des accords Schengen en cas de flux d’immigration incontrôlé sur les frontières extérieures de l’Europe, des militants des droits de l’homme, antiracistes, internationalistes, ont décidé de ne rien lâcher face à l’ignominie.

Comment nous faire croire aux discours humanistes de la République alors que dans les faits, "les 200" ont été traités dans les conditions les plus inhumaines qui soient. Certains témoignent avoir été, ces dernières semaines, roués de coups, humiliés par la police, traînés devant les juges des libertés après avoir déchiré sous leurs yeux leurs titres de séjour italiens, les témoignages sont poignants. Beaucoup d’entre eux, dépités, demandent tout simplement à rentrer dans leurs pays, leurs conditions de vies devenant désastreuses et insupportables. Depuis plusieurs semaines, ils sont contraints de vagabonder, dormir dans la rue, dans l’insécurité et sans possibilité d’avoir accès à des conditions d’hygiène corrects, le tout dans la crainte constante d’être raflés. Hier, nous avons attendus plusieurs heures la fin de la réunion à la préfecture, espérant que des places d’hébergement d’urgence soient rendues disponibles. Bilan : 25 places attribuées seulement, alors que les militants réclamaient l’ouverture du gymnase ou d’une école proches de la porte d’Aix. Une fois ces 25 amenés dans leurs lits provisoires, le vrai visage de la milice s’est découvert : les tunisiens dormant dans les rues ont été raflés, isolés, et les CRS sont venus, les chiens avec eux, pour embarquer la centaine de migrants restés Porte d’Aix dans l’attente d’une solution collective.

Hier, partout en France, des centaines de tunisiens subissaient le même sort. En réaction, la solidarité s’organise. Quelques habitants du quartier, de passage sur la place et se joignant aux militants présents, ont hué les miliciens. Depuis plusieurs jours, les commerçants du coin et la communauté tunisienne s’organisaient pour amener de la nourriture à leurs compagnons. Il nous faut aussi saluer le travail des militants de la LDH présents pour tenter de trouver une solution d’hébergement d’urgence.

Une nouvelle offensive est en cours, raciste et xénophobe. Le retour en arrière sur les accords de Schengen n’est pas anodin : on ferme les frontières aux peuples que l’on a pillé pendant des décennies pendant que les capitaux circulent toujours aussi librement. On laisse les banques, les actionnaires et le patronat, les responsables de la crise économique internationale, s’enrichir, pendant que l’on attaque les migrants. "L’affaire" de Lampedusa est un nouveau moyen pour l’UMP et le FN de montrer du doigt les révolutions démocratiques et sociales en cours dans le monde arabe, histoire de nous expliquer que si l’Europe ne contrôle pas tout ça, quitte à larguer des bombes comme en Libye, nous serions envahis par des hordes d’arabes et de musulmans. La chasse aux sans papiers n’est pas nouvelles, elle est même devenue tristement quotidienne. Cette nouvelle accélération de la traque des migrants, ces traitements inhumains, doivent nous alerter. La vigilance est obligatoire, la riposte est urgente. Le NPA refuse de voir cette politique raciste et inhumaine continuer.

Nous réclamons l’annulation de la dette économique du tiers monde, afin que les peuples aient simplement les moyens, objectivement, de régler leurs affaires par eux même.

Nous sommes solidaires de la lutte révolutionnaire des peuples du Maghreb/Machrek, contre l’impérialisme, les dictatures, pour la justice sociale et la démocratie.

Nous réclamons l’ouverture des frontières, afin que chacun puisse choisir sa vie.

Nous exigeons l’arrêt de la politique migratoire du gouvernement, la fin des rafles et la régularisation de tous les sans papiers.

Dans l’immédiat, nous demandons également que la préfecture prenne ses responsabilité et assure aux migrants un hébergement d’urgence et de la nourriture. Nous exigeons la libération des personnes raflées hier soir.

Le NPA assure de sa disponibilité pour que, de manière unitaire, nous organisions la solidarité, puis une riposte politique contre la politique d’immigration du gouvernement et la chasse aux sans papiers. Nous serons, dès ces prochains jours, présents dans les rues. Nous appelons également l’ensemble des jeunes et des travailleurs, des organisations associatives, politiques et syndicales à construire une mobilisation nationale et unitaire, contre le racisme d’Etat, en prenant appuie sur la manifestation du 28 Mai lancée par le collectif "d’ailleurs nous sommes d’ici"

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