03/04/2010
Sortie livre: Autogestion hier, aujourd’hui, demain
Parution le 1er mai du livre :
"On produit, on vend, on se paie", ce mot d’ordre des ouvrier-es de l’usine Lip en autogestion, les auteurs de ce livre le font leur. À l’heure où la gauche est en crise d’alternative, tant l’élaboration de perspectives d’émancipation que dans le présent résistant, l’autogestion apparaît comme l’ouverture d’un autre possible. Qui refuse et la caricature du socialisme de caserne d’État et le capitalisme de la marchandise et de l’aliénation. L’autogestion est une fenêtre sur l’avenir. S’inscrivant dans la longue tradition historique des coopératives et de la Commune de Paris, l’autogestion surgit comme une réponse immédiate et pratique à la faillite de directions d’entreprise, voire plus largement à celle de l’État lorsque celui-ci abandonne les citoyens.
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06/05/2008
Sélection
L’état des droits de l’Homme en France
édition 2008
C’est un bilan sans complaisance des premiers mois de la présidence de Nicolas Sarkozy que dresse dans ce livre la Ligue des droits de l’Homme. Une présidence marquée par la rupture revendiquée : nouvelles orientations politiques, bouleversement de la manière d’exercer le pouvoir, mais surtout rupture avec les droits de l’Homme, malgré l’utilisation purement marketing qui en est faite par le nouveau pouvoir.
La LDH alerte en premier lieu sur l’« asphyxie de la démocratie » que provoque le présidentialisme de N. Sarkozy, auquel ne résiste aucune institution : ni le gouvernement ni le Parlement ni le pouvoir judiciaire. Elle met ensuite en garde contre le « tout sécuritaire », servi par une escalade législative, et contre la société du contrôle et de la surveillance qui tend à s’imposer, notamment à travers la multiplication et le croisement des fichiers sur les personnes. De même, ne peut-on que s’alarmer d’un pouvoir prétendant définir l’identité nationale, sélectionner les immigrés (quitte à les soumettre à des tests ADN) et traquer les sans-papiers jusqu’à déclencher les pires drames humains.
La ségrégation s’exerce aussi sur le plan social, puisque la réforme des contrats de travail, l’émiettement des 35 heures dessinent le clivage entre une « France du mérite » et une autre « de la glandouille ». Enfin, l’exercice d’une diplomatie désinhibée (Libye, Chine, Russie…) accorde la prééminence à la valeur « contrat » au détriment des droits de l’Homme, alors que la toute nouvelle secrétaire d’État aux droits de l’Homme est condamnée à jouer les utilités.
126 pages
Prix : 10 euros
ou pas téléphone : 01.56.55.51.04
Lien direct vers la boutique en ligne : http://boutique.ldh-france.org/
Plus d'informations : http://www.ldh-france.org/media/actualites/democratie_asp...
L'horreur économique
Viviane Forrester
Prix Medicis - 1996 - FAYARD
Au lieu de se contenter d'énumérer les dégâts de l'ultralibéralisme, Viviane Forrester pousse à fond l'analyse et ose nous dire que le travail (sous sa forme productive) est amené à disparaître ! Je vous sens perplexe ? Démonstration.
Sur les traces de l'économiste américain Jeremy Rifkin, Viviane Forrester explique le phénomène, déjà amorcé au XIXe siècle, et qui devrait s'amplifier de manière exponentielle dans les années à venir.
Si des paysans sont devenus ouvriers, si des ouvriers sont devenus employés, aujourd'hui c'est le cul de sac : le chômage de longue durée ne cesse d'augmenter. La mécanisation et les nouvelles technologies continuent de supprimer des emplois. Le tertiaire est saturé, et un quatrième secteur d'activité ne se profile pas à l'horizon (sauf, peut-être, le monde associatif ; mais n'étant pas ouvertement lucratif, il n'est pas reconnu comme facteur de croissance économique).
Déjà aggravé par la surpopulation et les abus du libéralisme (qui tend à précariser le travail), le chômage s'accentuera avec les progrès scientifiques. C'est une logique implacable. Les plus sceptiques seront convaincus.
Puis elle dénonce avec virulence l'irresponsabilité des politiques qui refusent d'évoquer la pénurie de l'emploi tout en continuant à prôner la valeur " travail " comme véritable pilier de notre société occidentale (alors qu'il y a belle lurette que la spéculation rapporte plus que la sueur !). Quand Jean-Pierre Raffarin veut " remettre la France au travail " en faisant passer les chômeurs pour des fainéants dont il faudra durcir le contrôle et quand François Fillon affirme que 300.000 soit disant emplois ne sont pas pourvus alors qu'il y a des millions de chômeurs inscrits à l'ANPE, n'est-ce pas là d'une éblouissante perversité ?
Car il sera de plus en plus difficile de contenir la violence générée par l'exclusion et la misère.
Viviane Forrester déclare qu'il y a urgence à repenser le travail et changer les mentalités. Le travail n'est pas seulement productif. Que font les associations ou les femmes au foyer qui élèvent leurs enfants, sinon œuvrer aussi pour la collectivité ? Il y a bien d'autres richesses que l'argent. On le sait et il faut le redire.
L'avidité et l'égoïsme sont mortifères. Toujours au coeur du débat - évidemment - on en revient au PARTAGE : c'est lui et lui seul qui nous évitera le chaos.
Un seul défaut cependant : même si c'est tout à son honneur, à vouloir très fort nous faire réaliser que ce sont des millions d'individus dont l'existence est un enfer, le ton de cet ouvrage est parfois trop exacerbé. Moins de passion aurait permis une lecture plus fluide, plus convaincante.
Humaine, trop humaine ? Viviane Forrester nous livre là une belle réflexion sur les raisons d'être de l'humanité, ainsi que des pistes pour notre avenir. Indispensable, donc.
Bientôt chez vous : le salariat à l'américaine !
Dans son ouvrage Le salarié jetable, le journaliste américain Louis Uchitelle décrit un capitalisme à courte vue, plus préoccupé de rentabilité immédiate que de ses salariés... et finalement contre-productif. Extraits.
En vingt ans, plus de 30 millions d'américains ont perdu leur emploi. Ce qui fait du licenciement la principale activité aux Etats-Unis! Le journaliste du New York Times Louis Uchitelle lui consacre un livre, Le salarié jetable, enquête sur les licenciements aux Etats-Unis, où il dénonce la stratégie d'indifférence que l'ensemble de l'économie américaine a adoptée à l‘égard du salarié. Celui-ci est devenu interchangeable, quelle que soit sa qualification, son expérience, sa ténacité.
Rompant avec la tradition américaine de stabilité de l‘emploi, observable jusque dans les années 70, les grandes entreprises (United Airlines, General Electrics, Procter et Gamble…), fleurons de l'économie mondiale, ont lancé le mouvement à partir d'un principe simple: être flexible, c'est être compétitif. Brandissant sans cesse le spectre d'une mondialisation acharnée, elles ont justifié des licenciements massifs - allant de pair avec des bénéfices tout aussi massifs - par ce besoin de flexibilité, recourant de plus en plus à la sous-traitance. Lire la suite...
Risques technologiques et débat démocratique (n.941 octobre 2007)
DOMINIQUE BOURG, ALAIN KAUFMANN
Problèmes politiques et sociaux
La Documentation française, DOMINIQUE BOURG ALAIN KAUFMANN
Au cours des dernières décennies, des controverses ont fait irruption dans le débat public. Nucléaire civil, téléphone mobile, OGM, nanotechnologies : ces technologies suscitent autant d'attentes que de craintes. Les choix technoscientifiques font désormais l'objet d'intenses débats en dehors du cénacle des décideurs politiques, des experts et des scientifiques éclairés. Comment expliquer ces changements ? Après une première partie décrivant la montée des risques technologiques dans nos sociétés modernes, ce dossier revient sur les controverses sociotechniques les plus actuelles. Il esquisse également les conditions aujourd'hui requises pour décider et innover dans un monde incertain : le respect du principe de précaution, un recours accru aux procédures d'évaluation participative (conférence de citoyens, forums hybrides...) et l'évolution vers une expertise pluraliste, collective et contradictoire.
Année d'édition : 2007
Réf. : 3303332109418
120 pages, 16x24 cm
ISSN : 0015-9743
Source : La documentation française
"Multinationales 2005". Enquête sur les multinationales
Elles font partie de notre quotidien. Elles nous fournissent notre eau, notre nourriture, nos médicaments, nos vêtements, nos ordinateurs, nos journaux, nos chaînes de télévision, nos voitures... Nous connaissons leurs marques et leurs slogans : Coca-cola, c’est ça, Nike, just do it, Carrefour, mieux consommer, c’est urgent... Mais que savons-nous vraiment des multinationales ?
50 multinationales, 50 fiches :
Activité, salaire des dirigeants, actionnariat, sous-traitants, implantations dans le monde, relations avec les sous-traitants, respect du droit du travail, développement durable... Chaque entreprise est passée au crible.
Un ouvrage utile pour qui veut se faire une idée de l’univers des multinationales.
Convient aux enseignants en SES ou Ecogest, et à leurs élèves.
Pour vous faire une idée, téléchargez gratuitement le profil complet de la multinationale Altria (Philip Morris, Kraft Foods, etc.) en cliquant ici.
Source : Terra-Economica
"1984" - le célèbre roman (d'anticipation ?) de Georges Orwell est en téléchargement gratuit ici
Extrait chapitre I :
C’était une journée d’avril froide et claire. Les horloges sonnaient treize heures. Winston Smith, le menton rentré dans le cou, s’efforçait d’éviter le vent mauvais. Il passa rapidement la porte vitrée du bloc des « Maisons de la Victoire », pas assez rapidement cependant pour empêcher que s’engouffre en même temps que lui un tourbillon de poussière et de sable.
Le hall sentait le chou cuit et le vieux tapis. À l’une de ses extrémités, une affiche de couleur, trop vaste pour ce déploiement intérieur, était clouée au mur. Elle représentait simplement un énorme visage, large de plus d’un mètre : le visage d’un homme d’environ quarante-cinq ans, à l’épaisse moustache noire, aux traits accentués et beaux.
Winston se dirigea vers l’escalier. Il était inutile d’essayer de prendre l’ascenseur. Même aux meilleures époques, il fonctionnait rarement. Actuellement, d’ailleurs, le courant électrique était coupé dans la journée. C’était une des mesures d’économie prises en vue de la Semaine de la Haine.
Son appartement était au septième. Winston, qui avait trente-neuf ans et souffrait d’un ulcère variqueux au-dessus de la cheville droite, montait lentement. Il s’arrêta plusieurs fois en chemin pour se reposer. À chaque palier, sur une affiche collée au mur, face à la cage de l’ascenseur, l’énorme visage vous fixait du regard. C’était un de ces portraits arrangés de telle sorte que les yeux semblent suivre celui qui passe. Une légende, sous le portrait, disait : BIG BROTHER VOUS REGARDE...
Psychopathes & Cie : La soif pathologique de profit et de pouvoir
de Joel Bakan, Michel Edéry (Traduction)
Fascinante analyse du fonctionnement et des valeurs de la grande entreprise, cet essai pose un diagnostic implacable : la multinationale, personne morale aux yeux de la loi, a un comportement déviant qui rappelle à s'y méprendre celui d'un psychopathe. Egocentrique, amorale et inhumaine, elle défend sans relâche son propre intérêt économique, parfois au mépris des conséquences désastreuses de ses actions. Si la poursuite de son objectif l'exige, elle n'hésite pas à exploiter les populations des pays pauvres, à vendre des produits dangereux, à piller les ressources naturelles, à abuser de la naïveté des enfants, à diffuser des propos mensongers... Ces infamies, elle les commet souvent en toute impunité, les communautés étant aveuglées par ses prétentions à la responsabilité sociale et les gouvernements ayant renoncé à tout contrôle en optant pour la déréglementation et la privatisation. Faits, chiffres et témoignages percutants à l'appui, Psychopathes & cie jette un regard lucide et impitoyable sur l'ordre économique moderne. En toile de fond de cet ouvrage magistral, une question à la fois simple et brutale : qu'est-ce qui ne marche plus dans notre système ?
Source : Amazon
La marche irrésistible du nouvel ordre mondial : L'Echec de la tour de Babel n'est pas fatal
de Pierre Hillard (Auteur)
Toutes les époques ont leur idéologie. Ence début du XXIe siècle, le seul débris qui surnage après un siècle chaotique et tragique, c'est le mondialisme. Dans l'esprit de ses promoteurs, bien au-delà d'une coopération mondiale nécessaire et légitime, il s'agit d'abattre toutes les cloisons, et d'abord nationales, afin d'aboutir d'emblée à ce fameux village global décrit par le sociologue canadien Herbert Marshall Mcluhan. Comme le dit Guy Sorman : Le monde est ma tribu. Le but est de créer de grands blocs géoéconomiques standardisés européens, nord-américains, sud-américains, asiatiques, etc., au sein desquels les nations seront broyées et dont la réunion constituera l'armature d'une gouvernante mondiale. Comme le rappelle Jacques Attali dans son ouvrage Dictionnaire du XXe siècle : Après la mise en place d'institutions continentales européennes, apparaîtra peut-être l'urgente nécessité d'un gouvernement mondial. Ainsi, ces blocs corsetés par la même idéologie et dont les populations auront été au préalable alignées dans leur structure mentale sur les critères édictés au sommet, accoucheront d'une humanité unie, interchangeable et nomade. Cependant, l'aboutissement de ces ambitions longtemps prophétisées devra passer par des étapes bouleversant les structures politico-économiques des sociétés, qui ne seront pas sans conséquences militaires. Dans ces événements, la vie humaine comptera peu. D'ores et déjà, avec la mort probable de la Belgique, les réveils régionalistes en Espagne et en Italie, l'Europe de Bruxelles qui a programmé depuis longtemps la mise sous tutelle, sinon la destruction des nations, risque d'être exaucée dans ses entreprises au-delà de ses espérances. De leur côté, à travers le sanglant bourbier irakien, les Etats-Unis préparent activement la recomposition du Moyen-Orient... La tour de Babel tiendra-t-elle ?
Source : Amazon
De la gratuité
Jean-Louis Sagot Duvauroux
Par tradition, la « culture de la gratuité » est associée à l’envers du marché, à un mode alternatif de penser les échanges, à des démarches d’émancipation sociale, au don. Mais elle subit aujourd’hui de puissants effets de brouillage. Le développement d’Internet entremêle inextricablement vraies et fausses gratuités. Les stratégies marketing annexent sans complexe l’attrait du mot « gratuit ». Les télévisions ou les journaux « gratuits » sont le cheval de Troie du tout-marchand publicitaire, alors que de grandes gratuités sociales comme l’école publique ou l’assurance maladie subissent une crise grave et que la mécanique du profit semble occuper tout l’horizon. Quels enjeux de civilisation couvent sous cette question ? À quel prix peut-on encore dire avec Bruce Sterling : « Gratuit comme l’air, l’eau... gratuit comme la connaissance » ? Jean-Louis Sagot-Duvauroux tente de répondre à ces questions et propose une éthique de la gratuité.
Source : Lekti Ecriture
L'ANTI LIVRE NOIR DE LA PSYCHANALYSE
Ouvrage collectif sous la direction de Jacques-Alain Miller
Le fameux Livre noir de la psychanalyse de la rentrée dernière demandait une réplique. Elle vient sans tarder, sous la forme d'un livre tout différent: pas de compilation obèse, pas d'invectives, mais un libelle gai, enlevé, original, bien la tradition française. Ce sont quarante "coups d'épingle" portés par des psychanalystes lacaniens découvrant avec effarement les sottises, souvent dangereuses, ses "TCC" (thérapies cognitivo-comportamentales). Comment peut-on être TCC ? Les méthodes, les cas, les symptômes sont passés au crible d'une raison allègre et sans aigreur. Les émissions de radio ou de télévision TCC, les magazines, les grands ancêtres (Pavlov, Skinner), sont persiflés sans méchanceté. oui, on peut moquer le pire, comme au temps de Montesquieu et Voltaire. On trouvera aussi des informations sur les TCC en Europe. On déchiffrera "l'enjeu de société" de cette joute, qui n'est pas futile. On verra en quoi les TCC sont accordées à la montée en puissance des pratiques de contrôle social et de dressage humain au début du XXIè siècle.
Source : Ecole de la Cause Freudienne
Une société sans école
de Ivan Illich
L'école obligatoire, la scolarité prolongée, la course aux diplômes, autant de faux progrès qui consistent à produire des élèves dociles, prêts à consommer des programmes tout à fait préparés par les « autorités » et à obéir aux institutions. A cela il faut substituer des échanges entre « égaux » et une véritable éducation qui prépare à la vie dans la vie, qui donne le goût d'inventer et d'expérimenter.
Source : Amazon
voir aussi : La critique illichienne du système scolaire, et une possible alternative
La Décroissance pour tous
de Nicolas Ridoux (Auteur), Jean-Claude Besson-Girard (Préface)
Si ce livre vous permet de découvrir " tout ce que vous voulez savoir sur la décroissance sans jamais avoir osé le demander ", vous n'en ressortirez pas indemne d'une profonde transformation de votre vision du monde. Et s'il ne vous apprend que peu par rapport à ce que vous savez déjà, il vous sera d'une grande utilité pédagogique pour convaincre votre entourage, vos amis et les cercles militants que vous fréquentez. Que demander de plus à un petit ouvrage " simple et accessible ", comme nous l'a modestement présenté son auteur? Mérite pédagogique, disions-nous, qui balaie méthodiquement, et avec l'air de ne pas y toucher, tous les champs de connaissances et de pratiques : matérielles, psychologiques, sociales, économiques, techniques, poétiques et politiques, en allant du pourquoi au comment, de l'état des lieux, des causes de cet état à l'exploration de pistes concrètes pour en sortir et pour s'en sortir. Sortir et s'en sortir de quoi? Vous le saurez après avoir refermé ce livre.
Source : Amazon
L'empire de la honte
de Jean Ziegler
Nous assistons aujourd'hui à un formidable mouvement de reféodalisation du monde. C'est que le 11 septembre n'a pas seulement été l'occasion pour George W. Bush d'étendre l'emprise des Etats-Unis sur le monde, l'événement a frappé les trois coups de la mise en coupe réglée des peuples de l'hémisphère Sud par les grandes sociétés transcontinentales. Pour parvenir à imposer ce régime inédit de soumission des peuples aux intérêts des grandes compagnies privées, il est deux armes de
destruction massive dont les maîtres de l'empire de la honte savent admirablement jouer : la dette et la faim. Par l'endettement, les Etats abdiquent leur souveraineté ; par la faim qui en découle, les peuples agonisent et renoncent à la liberté. Cette formidable machine à broyer et à soumettre ne supporte plus aucune des limitations que le droit international prétendait traditionnellement imposer aux rapport entre les États et entre les peuples. Du coup, c'est le régime de la violence structurelle et permanente qui, partout, gagne du terrain au Sud, tandis que le droit international agonise. Mais qui sont donc ces cosmocrates qui, peu à peu, privatisent jusqu'à l'eau que les peuples doivent désormais leur acheter ? Ce livre traque leurs méthodes les plus sournoises : ici on brevète le vivant, là on casse les résistances syndicales, ailleurs on impose la culture des OGM par la force. Oui, c'est bien l'empire de la honte qui s'est mis subrepticement en place sur la planète. Mais c'est précisément sur la honte qu'est fondé le
ressort révolutionnaire, comme nous l'ont appris les insurgés de 1789. Cette révolution, elle est en marche : insurrections des consciences ici, insurrections de la faim là-bas. Elle seule peut conduire à la refondation du droit à la recherche du bonheur, cette vieille affaire du XVIIIe siècle. Jean Ziegler, qui témoigne ici d'une connaissance exceptionnelle du terrain, y appelle sans réserve en conclusion.
Source : Amazon
Journal D'un Éducastreur.
de Celma Jules
Entre Octobre 1968 Et Juin 1969, Un Jeune Instituteur Donne La Liberté À Ses Élèves. Qu'en Font-Ils ?
Source : Priceminister
La décadence sécuritaire
Gilles Sainati & Ulrich Schalchli
On a beaucoup écrit sur le « sécuritaire ». Tout en se plaignant de cette évolution de la politique d’État, certains pensent cette phase nécessaire. D’autres égrènent le catalogue des mesures répressives et sont surpris des atteintes renouvelées aux libertés, de la dimunition de la sphère privée et croient encore qu’en votant pour tel ou tel candidat, leur sort en sera amélioré.
Tous ces questionnements existent et sont repertoriés, ils font débats. Mais l’analyse proposée dans ce livre se veut un peu plus radicale et démontre la chute rapide (dix ans) et programmée de pans entiers de l’État de droit. L’angle d’observation est celui de la disparition des notions mêmes de justice, de juste et de droit, en faveur d’un arbitraire bureaucratique qui sert une fraction de plus en plus étroite de la population.
« Tolérance zéro », pénalisation des comportements sous le vocable d’« incivilités », tatouage des populations à travers les fichiers informatiques, marquage génétique, inféodation de l’appareil judiciaire à un exécutif musclé... La diffusion de méthodes et de concepts parfaitement étrangers au raisonnement juridique vient pervertir l’institution judiciaire pour l’enrégimenter dans une vaste entreprise de maintien de l’ordre public où l’efficacité prétend faire litière des juridismes surannés. À une justice artisanale doit succéder une organisation précise, méthodique, efficace, dont les résultats sont comptables.
Diluée dans un vaste dispositif de concertation et d’action, la justice met finalement à la disposition de l’administration les pouvoirs de violation des libertés. Au nom de l’efficacité, il faut « décloisonner » les services, partager les informations et les savoir-faire, simplifier les procédures, fluidifier, être réactif, agir en temps réel, utiliser toutes les ressources de l’outil informatique. Ce faisant, on oublie seulement que l’efficacité n’est pas la justice, que le droit a justement pour fonction d’entraver l’efficacité du pouvoir, quelle que soit la légitimité du but poursuivi. Derrière cette décadence sécuritaire - qui, à partir de la justice, se diffuse dans tous les champs de l’État - emmerge un projet politique qui passe par une limitation de plus en plus accrue des libertés publiques et individuelles, afin de maintenir une domination de l’élite sur le plus grand nombre. Cette politique se durcit et s’accélère du fait de la dégradation inéluctable des conditions de vie d’une masse humaine de plus en plus importante.
Au « tous ensemble » des altermondialistes répond le lugubre « attentifs ensemble » de vigipirate.
Source : Lekti Ecriture
La haine de la démocratie
Jacques Rancière
Nous vivons aujourd’hui dans des pays qui se baptisent « démocraties ». Le discours officiel chantait naguère les vertus de ce système, opposé à l’horreur totalitaire. Ce discours n’a plus cours aujourd’hui, même s’il arrive que des armées soient envoyées promouvoir la démocratie autour du monde. En France en particulier, un parti intellectuel auquel sa place dans les médias donne un pouvoir inconnu ailleurs n’en finit pas de dénoncer les méfaits de l’« individualisme démocratique » qui mine les bases de la vie civique en détruisant les valeurs collectives et les liens sociaux, et les ravages de l’« égalitarisme » qui mène droit vers un nouveau totalitarisme. D’autres découvrent dans la démocratie des penchants criminels, trouvant son origine dans la Terreur et son accomplissement dans l’extermination du peuple juif. Ces critiques contradictoires mais convergentes ont une cause commune : le caractère profondément scandaleux du « pouvoir du peuple ». La démocratie, gouvernement de tous, est le principe qui délégitime toute forme de pouvoir fondée sur les « qualités » propres de ceux qui gouvernent. Fondée sur l’égalité de n’importe qui avec n’importe qui, la démocratie n’est ni une forme de gouvernement qui permet à une oligarchie politico-financière guidée par ses experts de régner au nom du peuple, ni cette forme de société que règle le pouvoir de la marchandise. Elle n’est portée par aucune nécessité historique et n’en porte aucune. La chose a de quoi susciter de la peur, donc de la haine, chez ceux qui sont habitués à exercer le magistère de la pensée. Dans ce livre, Jacques Rancière décrit les liens complexes entre démocratie, politique, république et représentation et aide à retrouver, derrière les tièdes amours d’hier et les déchaînements haineux d’aujourd’hui, la puissance toujours neuve et subversive de l’idée démocratique.
Source : Lekti Ecriture
La république mise à nu par son immigration
Collectif, dir. Nacira Guénif-Souilamas
Violence des banlieues, sécurité, laïcité, intégration, antisémitisme : les mots et les notions déployés par le discours républicain autour de l’immigration sont bel et bien piégés. D’abord, que recouvre aujourd’hui cette fameuse république ? La loi de l’ordre, cet « ordre républicain qui doit être maintenu », une tradition que l’on doit défendre contre les intrusions barbares, une école qui refuse de prendre en compte les inégalités au nom des savoirs.
Ce livre collectif propose de démonter les mécanismes et les discours qui conduisent au mieux à stigmatiser au pire à incriminer les immigrants post-coloniaux et leurs descendants français dès lors que la France prend leur visage. Cette mécanique repose sur la nécessité de sauver la république et ses « valeurs », récemment réévaluées et promues cause nationale, contre des pratiques dénoncées comme inquiétantes dès lors qu’elles sont étiquetées comme étrangères. Pour garantir ces valeurs républicaines, il importe que « tout change pour que rien ne change ». C’est donc à un tour de passe-passe que se livrent les promoteurs d’un ordre républicain campé sur des positions réactionnaires : nier les effets inéluctables et déjà observables de l’avènement d’une société multiculturelle et multiconfessionnelle où la pluralité des opinions et des choix n’épouse plus les contours confortables de partitions politiques et idéologiques dépassées. Le paradoxe de cette guerre de position et d’opinion est le délitement et l’abandon des principes qui ont fondé la cité politique en France et qui continuent pourtant d’être revendiqués par celles et ceux qui, de plus en plus nombreux, l’occupent : liberté, égalité, solidarité. En analysant le dévoiement de ces principes et ses causes, il s’agit aussi pour les auteurs de les réévaluer, y compris par une lecture subversive, pour en proposer une autre mise en œuvre politique.
Source : Lekti Ecriture
Le Grand Bond en arrière (2004)
De Serge Halimi, Ed Fayard, 2004
De l’Amérique de Reagan à la France de Mitterrand, en passant par la NouvelleZélande, les transformations économiques du dernier quart de siècle n’ont été le produit ni du hasard ni de la nécessité. Si, à partir des années 80, les « décideurs » et les médias du monde occidental ont presque toujours interprété de manière identique les situations de « crise », c’est que tout un travail idéologique était intervenu au préalable, c’est que les solutions alternatives au marché avaient été détruites afin qu’il n’y ait « plus d’alternative ». D’autres interprétations des événements auraient suggéré d’autres remèdes, mobilisé d’autres forces sociales, débouché sur d’autres choix. La « mondialisation », ce fut aussi ce long labeur intellectuel de construction de la « seule politique possible » que favorisa la symbiose sociale entre ses principaux architectes d’un bout à l’autre de la Terre.
Inspirées par des théoriciens de l’université de Chicago, dont l’influence sera considérable au Chili, en Grande Bretagne et aux États Unis, les doctrines économiques libérales vont encourager les classes dirigeantes à durcir leurs politiques, à passer d’un système d’économie mixte acceptant une certaine redistribution des revenus à un nouveau capitalisme orienté par les seuls verdicts de la finance. Les artisans de cette métamorphose en tireront un avantage considérable ; pour la plupart des autres, au contraire, ce sera le grand bond en arrière.
Source : Le ruisseau
L’instant d’après
Bernard Aspe
Dans l’ordre démocratique-policier qui est le nôtre, les communautés humaines sont rassemblées sous le commandement de ceux qui ont des titres à commander, titres prouvés par le fait qu’ils commandent. La politique est précisément la rupture de cet ordre-là. L’Instant d’après survient sur les traces immédiates de cette rupture. C’est l’instant décisif où se décide si, une fois de plus, elle va aboutir au désaccord entre le dire et le faire, à l’élargissement de la distance entre le fantasme et le réel, ou si au contraire elle va permettre l’émergence de nouvelles formes de vie.Il ne s’agit pas de proposer de nouvelles théories politiques, encore moins des systèmes d’organisation. Il s’agit plutôt de montrer comment sortir des oasis, de ces refuges dans notre fuite, que sont aussi bien la création d’une œuvre, la "réalisation de soi", l’action militante ou la vie d’une collectivité autonome. Car "beaucoup de ceux qui ont regardé les événements de novembre 2005 ont d’abord éprouvé l’absence d’un espace politique à la hauteur de ces événements. Ceux-là avaient déjà l’habitude de ne rien attendre du militantisme et s’étaient sans doute pour la plupart éloignés de l’étouffement radicaliste... C’est à eux, justement, les êtres les plus quelconques, plus ou moins perdus dans leurs études et leurs métiers, plus ou moins empêtrés dans les restes d’un État-providence qui tournent en hypercontrôle sélectif, c’est à eux qu’il revient de faire en sorte que de l’imprévisible, et donc du réellement menaçant, ait lieu".
En donnant un sens nouveau à des notions anciennes - l’éthique, le messianisme, le jeu - en convoquant là ou elles sont peu attendues de grandes figures philosophiques — Kierkegaard, Wittgenstein — Bernard Aspe explore le sable du désert autour des oasis où nous attendons l’instant d’après. "Sur le sable, il y a aussi des marques laissées par d’autres. Ambivalence des empreintes : elles peuvent nous livrer à la police, mais elles sont aussi la preuve que nous ne sommes pas seuls."
Source : Lekti Ecriture
Rencontres au sommet (enquête)
Michael Gama
Rares sont les endroits pouvant rassembler des commissaires européens, des responsables d’institutions internationales telles que l’OMC, la Banque mondiale ou le FMI, des patrons de multinationales, des hommes politiques de droite et de gauche, des directeurs de rédaction de grands médias… Méconnus du grand public, le groupe Bilderberg et la commission Trilatérale réunissent périodiquement dans la plus grande discrétion, « à titre privé », des personnalités du monde entier qui toutes occupent les plus hautes fonctions dans leur secteur respectif. « Maîtres du monde », « gouvernement mondial »… ces réunions quasi secrètes focalisent les fantasmes de toutes sortes. Mais que s’y passe-t-il réellement, qui en sont les participants et dans quel but se retrouvent-ils ensemble ?
Michael Gama a réussi à rencontrer plusieurs participants à ces réunions et nous livre ici le matériau et les résultats de cette enquête
singulière. On découvre ainsi la raison d’être et le fonctionnement de ces groupes mystérieux de même que les personnalités de leurs membres. Derrière la prétention démocratique de nos sociétés et le prétexte de l’intérêt général, c’est le jeu des intérêts particuliers et des conflits de puissance qui est alors mis à nu.
http://www.laltiplano.com/rencontresausommet-p-36.html
http://www.evene.fr/livres/livre/michael-gama-rencontres-...
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